Le Grand Débat à Wolfisheim le 31 janvier 2019

Publié le 14 Février 2019

Le Grand Débat à Wolfisheim le 31 janvier 2019

WPA vous présente le compte rendu de la réunion du Grand Débat qu'il a organisée à Wolfisheim le jeudi 31 janvier.

Le CR se veut être sans parti pris comme l'animation des débats s'est efforcée de l’être.

Ce CR reproduit ce qui a été exprimé. WPA n'a pas ajouté de réparties, compléments ou rectificatifs aux propos qui ont été tenus.

Pour autant WPA n'approuve pas tout ce qui a été dit et qui est retranscrit ci-dessous.

 

Organisation de l’Etat – Services publics

* Trop d’échelons administratifs, qui créent des redondances et trop de fonctionnaires. On constate une augmentation considérable d’emplois dans la fonction publique territoriale liée au transfert de compétences. La décentralisation et les transferts de compétences et de charges semblent très coûteux.

* Accord général concernant l’inutilité de la Région Grand Est, trop grande et pas à échelle humaine.

Concernant l’Alsace, une majorité se dégage pour privilégier une organisation administrative basée sur :

- une entité régionale, l’Alsace avec ses 2 départements fusionnés.

- une entité communale : métropole de Strasbourg, communautés de communes et communes.

* La complexité et l’empilement des normes et des lois ont été critiqués et débattus (ex : normes d’isolation, Code du Travail), d’autant que certaines ne sont pas appliquées faute de décrets d’application. Mais la société évolue et l’Etat doit accompagner et légiférer en conséquence.

* Pour certains, l’Etat se mêle de tout. Ils contestent son utilité à Air France, à la Caisse des dépôts, à France Télévision. Ils demandent que l’Etat se limite aux fonctions régaliennes.

* Concernant le service public de l’Education Nationale, un consensus se dégage pour réclamer une amélioration de son fonctionnement. Certains proposent de :

- valoriser les métiers manuels et l’apprentissage

- supprimer les filières sans issue d’emplois immédiats qui risquent de créer un sentiment de déclassement

- revoir la politique du 80% de réussite d’une classe d’âge au baccalauréat

- augmenter les frais d’inscription aux études supérieures quitte à augmenter aussi les bourses.

Les échecs de l’orientation scolaire résultent aussi de la volonté compréhensible des parents et des jeunes qui préfèrent s’engager dans les filières les plus valorisantes.

Certains pensent que l’Education Nationale ne doit pas être envisagée uniquement comme préparant à l’emploi, mais aussi comme développant les esprits.

 

Fiscalité et dépenses publiques

Les opinions sont variées et souvent antagonistes sur le rôle de l'Etat. 

* Les participants s’interrogent sur le niveau des impôts et taxes :

- faut-il les réduire ?

- faut-il supprimer la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité, les taxes qui s’empilent sur les taxes pour l’électricité, les taxes sur les salaires pour un employeur de profession libérale ?

* Ils contestent la prétendue affectation de certaines taxes à une politique sectorielle (ex : transition énergétique).

* Pour plusieurs personnes, l’injustice sociale est amplifiée par les niches fiscales pour les plus riches, l’IFI, les retraites des parlementaires.

* L’évasion fiscale des grandes entreprises et les paradis fiscaux ont été cités comme perte considérable de recettes pour l’Etat.

* Certains proposent de faire des économies en réduisant

- le nombre de fonctionnaires

- le nombre d’élus

- les prestations sociales (notamment le RSA pour favoriser l’emploi et diminuer l’assistanat)

* Les participants ont dénoncé la baisse des remboursements des frais médicaux et l’insuffisance des aides aux handicapés, aux maisons de retraite.

* Des participants pensent qu’on ne peut pas vouloir plus de service public et moins d’impôts sauf à améliorer la productivité et l’efficacité du système, d’autant que les règles de la concurrence mondiale constituent un carcan libéral

* Quelle est la place de la France dans l'Europe et dans le monde avec son SMIC, les 35h, la retraite à 62 ans ? Faut-il fermer les frontières ou développer une politique d'harmonie fiscale et sociale dans l'Europe alors qu’aujourd’hui la règle de l’unanimité s’y oppose?

* Certains contestent les subventions publiques aux entreprises sans réelle contrepartie et préconisent une règle plus sélective pour les techniques d’avenir.

* Un participant a présenté une « Schnapsidée » de type RMU (revenu minimum universel)  regroupant les allocations et leur gestion en un service unique.

* Il serait utile de ne pas seulement chercher à réduire les dépenses publiques ; il faudrait aussi que chacun soit plus conscient

  •  des frais médicaux qu’il engage et qui sont pris en charge par la Sécurité Sociale
  • des conséquences en général de sa consommation et de son comportement personnels

 

La transition énergétique

* Il s’agit de favoriser des changements de comportement à la fois individuels et collectifs.

* Il semble souhaitable de taxer les transports aériens, navals, routiers et pas seulement les particuliers. A ce sujet, tous demandent une écotaxe routière régionalisée des poids lourds particulièrement nécessaire en Alsace.

* Faut-il arrêter Fessenheim et le nucléaire avant d’avoir des alternatives crédibles ?

* Concernant le comportement individuel à changer, la consommation des produits locaux, saisonniers et générant peu de déchets est à privilégier. La pratique des voyages lointains et peu coûteux est contestable d’un point de vue environnemental.

* Bien que l’offre de transport en commun soit développée (encore pas assez pour certains), pour nous, habitants d’une commune périphérique à la métropole strasbourgeoise, choisir les transports en commun plutôt que la voiture individuelle ne va pas de soi : durée du trajet bien plus longue, inconfort, insécurité parfois, incivilités. Il nous faudra accepter de mettre bien plus de temps pour nos déplacements si l’on veut privilégier les transports collectifs.

 

Démocratie et citoyenneté

* Les participants souhaitent que les élus soient plus proches de la population, au contact des réalités vécues. Ce n’est pas le cas actuellement et cet état de fait met en cause leur représentativité et fait place au développement des extrêmes. D’autant que les actes ne sont pas en rapport avec les programmes.
Les maires sont les seuls à tirer leur épingle du jeu. Les députés sont davantage à l’Assemblée Nationale que dans leurs circonscriptions.

* Les citoyens manquent de perspectives d’avenir, ce qui fait le jeu des populistes.

* La division du pouvoir entre exécutif, législatif et judiciaire est une vision ancienne, qui oublie les nouveaux pouvoirs : finance, presse, réseaux sociaux.

* Il est illusoire d’accorder aux politiques élus un pouvoir qu’ils ont de moins en moins, notamment du fait des transferts à l’Europe.

* Les participants craignent une dérive référendaire qui risquerait d’aboutir à une dictature des minorités. Le RIC n’est pensable que sous réserve d’un encadrement rigoureux.

* Ils s’interrogent sur l’intérêt d’une élection à mi mandat, tout en reconnaissant le manque de participation croissant aux élections législatives.

* Certains participants souhaitent introduire une dose de proportionnelle dans les élections législatives et la prise en compte du vote blanc. Toutefois, d’autres s’interrogent sur l’utilité d’une telle prise en compte et sur les difficultés de mise en œuvre.

* Quant à la laïcité, la loi de 1905 ne doit pas être modifiée ni toilettée. La question du statut des imams a été abordée : en Alsace, suite au Concordat, les imams pourraient être rémunérés à condition d’avoir suivi une formation officielle de la République.

* Une bonne intégration des immigrants passe par l’apprentissage de la langue française.

 

ANNEXE 1

 

Un cahier de doléances a été mis à la disposition des participants lors de la réunion. Deux contributions ont été rédigées. Elles sont reproduites ci-après.

  1. Proposition de « Scoubidou » de Wolfisheim :

Pour moi, la démocratie participative doit être développée en commençant par l’échelon communal et les quartiers, sur les sujets où la population est concernée et compétente : limitations de vitesse, propreté, urbanisme,…

  1. Proposition de Bernard de Wolfisheim :

Je ne souhaite pas baisser les impôts, mais réorienter l’utilisation qui en est faite, pour plus de justice sociale :

  • éradiquer la grande pauvreté
  • loger dignement chaque citoyen
  • aider les plus défavorisés et notamment les personnes handicapées

 

ANNEXE 2

 

Les DNA ont publié un compte rendu daté du 2 février 2019 consultable sur le lien :

https://c.dna.fr/edition-de-strasbourg/2019/02/01/grand-debat-et-schnapsidee

 

Rédigé par WPA

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :